A la veille du scrutin présidentiel, dimanche, le président sortant d’extrême droite tentait de rattraper son retard sur le candidat de gauche.
Le « choc des titans » est enfin arrivé. Celui-ci opposera, lors de l’élection présidentielle, dimanche 2 octobre, les deux plus grandes figures politiques actuelles du Brésil : à l’extrême droite, le chef de l’Etat sortant, Jair Bolsonaro, et à gauche, l’ancien syndicaliste et président (2003-2011), Luiz Inacio Lula da Silva. Un duel au sommet, aussi historique que périlleux, dans un pays polarisé et électrisé comme jamais.
A la veille du scrutin, les sondages donnent la gauche largement en tête. Lula obtiendrait 50 % des votes exprimés (hors blancs et nuls), contre 36 % à Jair Bolsonaro, selon la dernière enquête de l’institut Datafolha, laissant entrevoir la possibilité d’une victoire du chef de file du Parti des travailleurs (PT) dès le premier tour. Les tenants de la troisième voie, le travailliste Ciro Gomes et la centriste Simone Tebet, plafonnent respectivement à 6 % et 5 % d’intention de vote, contre 0 % à 1 % pour les sept candidats restants.
Ces dernières semaines, Jair Bolsonaro aura tout essayé pour rattraper son retard chez les plus modestes. Hausse des minima sociaux, chèques énergie, baisses d’impôts… près de 8 milliards d’euros auront ainsi été dépensés dans une opération d’achat de voix jamais vue à un tel niveau. Le président en campagne a également forcé le géant pétrolier Petrobras à revoir ses tarifs à la baisse. Mi-septembre, le prix moyen de l’essence a chuté à 4,97 reais (0,94 euro) : son plus bas niveau en deux ans.
Campagne marquée par la violence
Afin de rassurer les électeurs modérés, Jair Bolsonaro a aussi tenté d’adoucir son image. Le 7 septembre, jour du bicentenaire de l’indépendance, beaucoup s’attendaient à le voir lancer des appels à l’insurrection. Il n’en fut rien. Le candidat d’extrême droite a attaqué les juges, les sondages, la gauche et les urnes électroniques..
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