Une enquête inédite, menée par le cabinet KPMG, lève le voile sur le profil encore obscur des utilisateurs de cryptomonnaies, relate « Le Figaro ».
En 2022, les cryptomonnaies et autres NFT ont déjà largement fait leur trou dans le système économique mondial. Les contours de ces nouvelles monnaies numériques demeurent pourtant assez obscurs pour le commun des mortels. Pour la première fois, une étude a été menée sur le sujet. Commandée par l’Adan, l’Association des professionnels du secteur des actifs numériques et des technologies blockchain en France, et menée par le cabinet KPMG, elle donne une idée plus précise du profil des amateurs de « crypto ».
Première constatation élémentaire, note Le Figaro, l’usage des monnaies numériques reste encore assez anecdotique en France. Seuls 8 % des Français détiennent des actifs numériques en janvier 2022 – majoritairement des cryptomonnaies et, de plus en plus, des NFT (jetons non fongibles). Complexité du domaine oblige, la pratique demeure l’apanage des plus jeunes. Selon KPMG, 46 % des acheteurs de cryptomonnaies sont âgés de moins de 35 ans (contre 21 % de 35-44 ans et 10 % de plus de 66 ans).
Les Français encore très méfiants
Autre leçon tirée de l’étude commandée par l’Adan : les nouveaux investisseurs sont plus prudents qu’on ne peut le penser, d’autant que 37 % d’entre eux déclarent moins de 18 000 euros de revenus annuels. 76 % d’entre eux n’investissent pas plus de 10 % de leur épargne dans les cryptomonnaies. A contrario, ils ne sont que 7 % à y consacrer plus de la moitié de leurs économies. Une prudence qui s’explique largement par les motivations des investisseurs. Plus de la moitié d’entre eux se sont lancés après le krach de 2018, espérant profiter de rendements intéressants.
Mais le profit n’est pas le seul attrait des cryptomonnaies. 58 % de leurs partisans estiment que les monnaies numériques sont un bon moyen de se protéger contre l’inflation. Les autres utilisateurs citent volontiers la confidentialité des transactions (18 %), leur manque de confiance dans les institutions bancaires classiques (12 %), ou la praticité des transferts d’argent à l’étranger. De quoi séduire massivement les Français ? Pas encore tout à fait, même si le phénomène progresse. 37 % des Français sondés se disent tentés par le principe, tandis que les 63 % restants demeurent méfiants, sinon hostiles.