Des milliers d’Afghans craignant d’être persécutés par les talibans attendent toujours devant l’aéroport de Kaboul, ou provisoirement dans leurs domiciles, dans l’espoir d’être évacués d’Afghanistan. Mais le pont aérien multinational dirigé par les États-Unis sera bientôt terminé. Malgré les demandes d’autres pays du G7 – dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France – et de membres du Congrès américain, le président Joe Biden a déclaré que les États-Unis ne prolongeraient pas leur présence militaire à l’aéroport de Kaboul au-delà du 31 août.
Bien que Biden ait fait allusion à d’éventuels « plans de contingence », l’objectif actuel est de terminer bientôt les efforts d’évacuation et de rapatrier le personnel américain se trouvant encore en Afghanistan. Même des personnes autorisées à voyager et dont les noms figurent sur les listes d’évacuation risquent de ne pas pouvoir quitter le pays. Un haut responsable français a indiqué que si les États-Unis maintiennent la date du 31 août, la France mettra fin à ses propres opérations d’évacuation le jeudi 28 août.
Depuis le mois de juillet, le pont aérien multinational a déjà permis d’évacuer des dizaines de milliers d’Américains, de citoyens de pays étrangers (notamment de pays membres de l’OTAN), et de civils afghans.
Le maintien par les États-Unis de l’échéance du 31 août pourrait signifier l’abandon de nombreuses personnes craignant la persécution
Toutefois, de très nombreux Afghans dans des situations à risque attendent toujours de pouvoir quitter le pays. Il s’agit non seulement de personnes ayant travaillé pour les forces américaines ou alliées, mais aussi de défenseur·e·s des droits humains et en particulier des droits des femmes, de journalistes, de membres du personnel judiciaire, de personnes LGBTI et de membres de communautés minoritaires telles que les Hazaras.
Le président Biden a affirmé que sa politique étrangère est centrée sur les droits humains. Les derniers jours suggèrent le contraire. Les États-Unis devraient s’engager à évacuer autant d’Afghan·e·s dans des situations de risque que possible, et valider ainsi l’affirmation du président.
Par Akshaya Kumar – Human Rights Watch