L’invasion russe de l’Ukraine réveille de mauvais souvenirs en Finlande. Devenu indépendant en 1917, à la faveur de l’écroulement de l’empire tsariste, ce pays a dû endurer, lui aussi, une agression militaire au début de la Seconde Guerre mondiale. Un journal d’Helsinki dresse des parallèles entre les deux cas.
Dans son édition du 2 mars, Hufvudstadsbladet, lu par la minorité suédophone de Finlande, reproduit la une de son édition du 11 décembre 1939, avec l’appel au “monde civilisé” lancé par le Parlement de ce jeune État. Cela fait alors douze jours que, sur ordre de Staline, l’Armée rouge a envahi son petit voisin occidental avec la certitude de le faire plier rapidement. La Finlande ne compte alors que 3,7 millions d’habitants, face aux 168 millions de Soviétiques. À Helsinki, les députés, oubliant leurs divergences, rédigent une déclaration unanime à destination des “peuples de culture”, auxquels ils s’identifient.
“Le peuple finlandais, qui s’est toujours efforcé honnêtement de construire son avenir en harmonie avec toutes les autres nations et sur la base d’un travail pacifique, a été victime d’une attaque impitoyable de la part de son voisin oriental, sans que la Finlande obtienne la moindre explication”, protestent les parlementaires dans leur appel, reproduit par Hufvudstadsbladet.
S’il n’y a pas eu de déclaration de guerre, Joseph Staline réclame depuis plusieurs mois une petite portion de l’isthme de Carélie, proche de Leningrad (l’actuelle Saint-Pétersbourg), et la location d’une presqu’île à l’entrée du golfe de Finlande pour y établir une base..
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