Ali Khamenei a veillé, dans un discours, à apaiser la colère des députés conservateurs, après la signature d’un accord temporaire avec l’Agence internationale de l’énergie atomique dimanche 21 février.
« Le silence est signe d’approbation. » Ce proverbe persan prend tout son sens dans l’analyse des discours du Guide suprême iranien, Ali Khamenei. Lundi 22 février, la plus haute autorité du pays ne s’est guère prononcée sur l’accord conclu la veille à Téhéran entre le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, et le gouvernement de Hassan Rohani, prévoyant de maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que « réduite », pendant trois mois.
Le fait qu’Ali Khamenei passe sous silence l’accord conclu avec l’AIEA laisse penser que le Guide ne compte pas, à ce stade, s’opposer à la démarche du président Rohani. Ce dernier veut gagner du temps pour laisser la place à la diplomatie et tenter de sauver l’accord nucléaire, fragilisé depuis le retrait unilatéral américain en 2018. Dans son discours, Ali Khamenei a toutefois reconnu les différends entre le gouvernement et le Parlement, majoritairement conservateur et opposé à l’accord nucléaire.
Tentant de jouer les équilibristes, le Guide suprême a fait l’éloge de la loi votée en décembre par les députés pour réduire les engagements de l’Iran dans le cadre de l’accord, et notamment restreindre l’accès de l’AIEA à ses sites nucléaires et militaires. Selon cette loi, l’Iran doit, dès le 23 février, mettre fin à l’application du protocole additionnel à l’accord de 2015, autorisant l’agence à effectuer des inspections sur court préavis dans les sites qui ne lui ont pas été déclarés.
L’accès régulier, y compris l’accès quotidien des inspecteurs au site-clé de Natanz (Centre), sera également suspendu. « Le gouvernement se voit obligé d’appliquer cette loi, qui est une bonne loi, a déclaré le Guide suprême. Le désaccord doit être résolu et il ne doit pas y avoir de divisions. » Il a aussi veillé à rassurer l’aile la plus dure du régime, en évoquant la possibilité pour l’Iran d’enrichir l’uranium à 60 %, si besoin.
World Opinions News – AFP