Des centaines de personnes ont manifesté mardi contre la classe politique et la répression policière près du siège barricadé du Parlement à Tunis,où les députés ont validé un large remaniement du gouvernement dans un contexte de tensions politiques.
Les députés ont voté tard mardi la confiance aux onze nouveaux ministres, dont ceux de l’Intérieur, la Justice ou la Santé, en dépit des controverses sur plusieurs noms et des critiques acerbes du président de la République Kais Saied.
Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a assuré que son cabinet écouterait les jeunes qui protestent.
Dans la journée, des manifestants ont été empêchés d’arriver devant l’Assemblée, relégués à une rue adjacente par un très important dispositif policier. Certains députés ont protesté contre ce déploiement massif, appelant à davantage de dialogue dans un pays touché de plein fouet par la pandémie du coronavirus et ses retombées sociales.
Les manifestants ont notamment protesté contre la gestion sécuritaire du mouvement de contestation sociale qui a éclaté à la mi-janvier dans des zones marginalisées du pays.
Le chômage touche plus d’un jeune sur trois
Plusieurs nuits durant, des jeunes ont jeté des pierres sur la police déployée pour faire respecter un couvre-feu imposé pour des raisons sanitaires. La police a arrêté plus d’un millier de jeunes, dont de nombreux mineurs, selon des défenseurs des droits humains qui ont dénoncé des abus.
Les troubles, qui s’étaient atténués durant le week-end, ont repris mardi à Sbeïtla, dans une région marginalisée du centre tunisien, au lendemain du décès d’un jeune blessé la semaine dernière par une cartouche de gaz lacrymogène lors d’une manifestation.
Des habitants ont lancé des pierres et la police a tiré du gaz lacrymogène en marge des funérailles du jeune homme. Au Parlement, certains députés d’opposition ont brandi son portrait.
World Opinions News / ats