À l’heure où le président tunisien, Kaïs Saïed, est accusé de tenter de déconstruire de fond en comble le système politique de son pays, l’opposition contre son projet se renforce, nourrie par le sentiment que le chef de l’État est en train de bâtir une nouvelle autocratie, onze ans après la chute de Ben Ali.
Le 1er janvier, le gouvernement tunisien a lancé, tant bien que mal, la consultation nationale ordonnée par le président de la République, Kaïs Saïed, dans le cadre de sa volonté de proposer un remaniement profond de la Constitution et des institutions.
Une consultation très critiquée, y compris par les médias libres, qui se demandent, comme Business News, s’ils doivent ou non se faire l’écho de cette consultation controversée sur le fond et sur la forme.
“On ne peut extraire cette consultation nationale du contexte global dans lequel elle arrive. Nous sommes devant un régime de coup d’État, issu d’une violation de la Constitution et qui consacre l’accaparement du pouvoir par un seul homme, Kaïs Saïed. Partant de là, la mission de protéger la démocratie et de se battre pour sa pérennité et sa restauration prend le dessus sur le devoir d’informer. Par conséquent, la médiatisation et la promotion de cette opération de consultation revient à faire la propagande d’un régime putschiste”, écrit ainsi l’éditorialiste de Business News, Marouen Achouri.
Dilemme
Un dilemme pour les médias indépendants, qui coïncide avec un durcissement de l’opposition politique contre le chef de l’État, notamment après ce que ses détracteurs appellent l’“enlèvement” de l’un des hommes forts du parti islamiste Ennahda, Noureddine Bhiri..
Par Malik Ben Salem – courrierinternational.com