Après des semaines de négociations tendues, le syndicat IG Metall et les représentants du patronat de l’électrométallurgie se sont entendus sur des augmentations salariales. Une bonne nouvelle, analyse la “Süddeutsche Zeitung”, pour qui des grèves auraient été préjudiciables à l’économie allemande.
C’est une “véritable prouesse”, se réjouit la Süddeutsche Zeitung. En ces temps difficiles, l’accord conclu entre les syndicats de l’électrométallurgie allemande et le patronat dans la nuit de jeudi à vendredi apparaît comme une bonne nouvelle pour près de 4 millions de personnes. Ces dernières bénéficieront d’une prime non imposable de 3 000 euros et de hausses de salaires de 8,5 % au total, mises en place par étapes et sur deux ans. Celles-ci restent tout de même moins élevées que le taux d’inflation, qui a atteint 10,4 % en octobre, du jamais vu depuis 1951.
Le compromis, négocié par le puissant syndicat IG Metall et son pendant patronal Gesamtmetall, a mis plusieurs semaines avant de voir le jour. Car les revendications des différents acteurs semblaient difficiles à concilier. Les entreprises concernées, très gourmandes en énergie, sont actuellement sous pression en raison de la hausse des prix du gaz et de l’électricité, et les employeurs cherchent à diminuer les coûts de production. Mais dans le même temps, les travailleurs voient leur pouvoir d’achat baisser fortement.
“Sens du collectif”
Pour le quotidien de gauche, “les patrons et IG Metall ont prouvé avec leur accord qu’ils pouvaient agir dans le sens du collectif”. Le document permettra en effet d’“éviter de longues grèves, qui, dans le contexte d’une récession imminente, auraient été préjudiciables à l’ensemble de l’économie allemande”.
Le titre estime par ailleurs que l’augmentation des salaires demeure assez basse pour éviter de trop alimenter l’inflation, tout en poussant les ménages à consommer. “Pas de grève, et davantage de consommation, voilà exactement de quoi notre pays cabossé a besoin.”
Surtout, note la Süddeutsche Zeitung, l’accord semble convenir à la plupart des acteurs, même si “les habituelles plaintes suscitées par un compromis douloureux [se font entendre et] semblent, cette fois, faire davantage de bruit du côté des patrons”. Ces derniers n’augmenteront les salaires qu’à partir de juin 2023, ce qui devrait leur permettre de passer l’hiver et le pic de la crise énergétique. Et si les recettes d’une entreprise sont insuffisantes, elle ne sera pas tenue d’augmenter les salaires.
Le compromis a été qualifié de “plus ou moins supportable” par le patronat et d’“acceptable” par IG Metall. Conclu dans le Bade-Wurtemberg, dans le sud de l’Allemagne, il devrait être étendu aux autres régions. Il pourrait par la suite inspirer d’autres branches de l’économie du pays.
World Opinions – Courrier international