Ce qui aurait dû être l’acquisition la plus importante de l’histoire d’Alphabet, la maison mère de Google, ne se réalisera finalement pas. Anticipant une éventuelle procédure antitrust susceptible de faire capoter l’opération, la start-up israélienne de cybersécurité a préféré décliner la proposition.
C’est un coup dur pour Google : Wiz refuse son offre de rachat révélée le 15 juillet par la presse américaine. Assaf Rappaport, le directeur général de la start-up israélienne de cybersécurité, a annoncé dans un courriel adressé à son personnel qu’il mettait fin aux négociations, rapporte The Wall Street Journal.
“Wizards, je sais que la semaine dernière a été intense, avec le buzz autour d’une éventuelle acquisition. Bien que nous soyons flattés par les offres que nous avons reçues, nous avons choisi de poursuivre notre chemin pour construire Wiz”, déclare notamment Assaf Rappaport. La start-up, qui a connu une ascension fulgurante depuis sa création en 2020, se fixe désormais pour objectif d’atteindre la barre du milliard de dollars de revenus annuels avant de faire son entrée Bourse “dans les prochaines années”.
L’offre d’Alphabet était pourtant de celles qui ne se refusent pas : les 23 milliards de dollars (21 milliards d’euros) mis sur la table représentaient deux fois la valorisation de Wiz lors de sa dernière levée de fonds plus tôt cette année, souligne le quotidien.
Déjà deux actions antitrust contre Google
C’était sans compter avec la menace d’une nouvelle action antitrust de la part des régulateurs américains, alors que Google est déjà sous le coup de deux procédures de ce type, rappelle Bloomberg. “Un procès intenté par le ministère de la Justice américain qui accuse le géant de la tech d’abuser de sa position dominante dans le domaine des moteurs de recherche et un autre concernant ses outils de publicité numérique.”
Pour Alphabet, qui se doit de rattraper son retard sur Microsoft et Amazon sur le marché très concurrentiel des services cloud, cet échec risque de peser lourd. Même si le rachat de Mandiant, une autre start-up de cybersécurité, pour 5,4 milliards de dollars en 2022, lui a permis de gagner en crédibilité en la matière.
Mais il est bien connu que les négociations portant sur un rapprochement de cette envergure sont “pleines d’imprévus”, souligne The Wall Street Journal. Et il n’est pas impossible que les deux entreprises reprennent langue un jour prochain.
World Opinions – Courrier international