Le Mate 70 est le premier mobile du géant chinois des technologies de l’information équipé d’un système d’exploitation maison, capable de faire tourner des applications spécialement conçues pour lui. Signe qu’entre la Chine et les États-Unis le fossé technologique se creuse encore un peu plus.
Avec HarmonyOS Next, Huawei ambitionne de conquérir l’univers des systèmes d’exploitation (OS) pour mobile, au côté de l’iOS d’Apple et d’Android de Google. Le géant chinois des technologies de l’information et de la communication “est sur le point de lancer son premier téléphone fondé sur un système d’exploitation entièrement conçu par ses soins, capable de faire tourner ses propres applications”, explique le Financial Times.
Pour le quotidien économique britannique, la sortie sur le marché chinois, mardi 26 novembre, du Mate 70 est le “dernier signe de la rupture technologique entre les écosystèmes concurrents américains et chinois”. Elle constitue un pied de nez “aux sanctions américaines conçues pour affaiblir l’entreprise”, mais qui “ont au contraire renforcé son statut de géant de la tech”. Le groupe chinois a ainsi annoncé des ventes en hausse de 30 % sur les neuf premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’an passé.
Huawei renforcé par les sanctions
Depuis 2019, l’embargo décidé par les États-Unis prive Huawei des technologies américaines. En réponse, le constructeur a sorti le Mate 60 l’an dernier, un téléphone muni d’un processeur maison “capable d’approcher la 5G”, qui avait bluffé les observateurs à Washington mais qui s’appuyait encore sur le code source ouvert de Google pour Android.
Avec le Mate 70, la dernière version d’HarmonyOS, baptisée Next, est aussi la première développée hors support Android. Elle nécessite que les applications soient réécrites spécifiquement. “Il est indispensable pour le succès de Next que les développeurs créent une masse critique d’applications natives”, explique le quotidien économique.
Le système d’exploitation maison, “surnommé la version pur-sang d’Harmony”, explique le China Daily, est “le premier développé de manière indépendante en Chine, en concurrence avec les systèmes Android de Google et iOS d’Apple”. Huawei revendique “plus de 15 000 applications et services natifs” lancés, détaille le portail d’information chinois en anglais, y compris les plus grandes plateformes chinoises Tencent, ByteDance et JD.
World Opinions – Courrier international