Airbus a dévoilé lundi trois concepts d’appareils utilisant l’hydrogène comme carburant, un axe stratégique prioritaire pour les années qui viennent selon le constructeur. Airbus veut commercialiser les premiers avions en 2035.
Parmi ces projets, un avion pouvant transporter 120 à 200 passagers dans un rayon de 3500 kilomètres. Mais, alors que le secteur est assommé par la crise actuelle, cette annonce est surtout un message politique.
Le grand patron d’Airbus Guillaume Faury le sait: le Covid met à mal toute l’industrie, mais la question climatique reste centrale. D’ailleurs lorsque la France a débloqué 15 milliards pour venir en aide au secteur aérien, elle a posé des conditions pour réduire l’emprunte carbone.
Techniquement, le pari de l’hydrogène semble réaliste. Mais financièrement, Airbus souffre. L’avionneur a annoncé vouloir supprimer 15’000 postes. Tout seul, impossible de mener ce projet à bien.
Un appel lancé par Airbus
Ce plan hydrogène est donc un appel. Appel lancé aux partenaires d’Airbus pour qu’ils s’alignent et débloquent les budgets nécessaires. Et un appel lancé aux autorités politiques pour ne pas mettre de bâtons dans les roues, par exemple en instaurant de nouvelles taxes.
Le moment choisi n’a également rien d’étonnant. La Commission européenne a en effet dévoilé début juillet son plan pour développer la production d’hydrogène sur le continent.