Dans les pays en voie de développement, l’impact de la pandémie est d’autant plus cruel qu’elle entrave la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. A Genève, les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme.
Le sida, la tuberculose et la malaria tuent encore 2,5 millions de personnes chaque année. Avec la pandémie de coronavirus, ce chiffre pourrait presque doubler d’ici une année.
Le Covid-19 touche en effet la distribution des traitements contre le sida ou la distribution des moustiquaires. Certains producteurs de tests pour dépister la malaria se sont également réorientés vers des tests pour le Covid, un marché plus lucratif.
Autres problèmes
La peur du virus retient souvent les gens d’aller se faire soigner. « La plupart des gens ne veulent pas se rendre dans les centres de soin pour suivre leurs traitements parce que tout le monde a peur de contracter le Covid », a déclaré cette semaine dans le 12h45 Olivia Mumba, responsable de la lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria à Arusha, en Tanzanie.
Le matériel utile pour soigner ces maladies infectieuses est souvent plus utilisé pour contrer le coronavirus. « Certains pays ont réaffecté leurs ressources contre ces trois maladies en faveur de la lutte contre le Covid. Il existe des machines capables de dépister la tuberculose comme le coronavirus. Plusieurs pays utilisent désormais ce matériel dans la lutte contre le Covid plutôt que la tuberculose », déplore Linda Mafu, responsable politique et société civile du Fonds mondial.
Un appel des organisation mondiales
Pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria, basé à Genève, il ne faut pas oublier les autres maladies face au coronavirus. Si les traitements et les dépistages ne sont pas réguliers avec les trois maladies, les progrès des 20 dernières années pourraient être anéantis. L’organisation demande de « repenser la sécurité sanitaire mondiale ».
Dans ce rapport, la crainte principale est que ces maladies infectieuses meurtrières menacent moins l’économie et qu’elles soient ainsi abordées davantage sous l’angle humanitaire que comme enjeu de sécurité sanitaire.
En avril dernier, l’Organisation mondiale de la santé avait déjà fait une déclaration pour maintenir les traitements préventifs contre la malaria. Dans un rapport, elle déclarait que le nombre de cas de Covid-19 n’était « qu’une fraction du total mondial ». Elle demandait aux pays concernés d’éviter « les perturbations dans la prévention et le traitement du paludisme (malaria) » pour sauver des vies.
World Opinions News – RTSinfo