Les Jeux paralympiques de Tokyo se sont achevés, dimanche, lors d’une cérémonie marquée par la passage de relais entre la capitale japonaise et Paris. Malgré les restrictions dues à la crise sanitaire, les exploits et les événements inattendus ont été au rendez-vous. France 24 revient sur 10 images marquantes.
- Une razzia de médailles pour la France
Pour la France ces Jeux paralympiques de Tokyo auront été foisonnants. Les tricolores bouclent la compétition avec 54 médailles, dont 11 en or, 15 en argent et 28 en bronze. La toute dernière a été décrochée par Lucas Mazur, juste avant le clap de fin, dimanche 5 septembre, au badminton (catégorie SL4). On retiendra aussi l’exploit du cycliste Kévin Le Cunff, qui a remporté l’or en s’imposant dans la course en ligne (catégorie C4-5). En tennis, la paire composée de Stéphane Houdet et Nicolas Peifer a également conservé son titre en finale, tout comme les pongistes Fabien Lamirault et Stéphane Molliens.
- Des athlètes afghans exfiltrés in extremis pour les Jeux
Les Jeux paralympiques ont coïncidé cette année avec la prise de Kaboul par les Taliban en Afghanistan et la fuite dans l’urgence de milliers d’Afghans dans des conditions dramatiques. Exfiltrés in extremis par plusieurs États, dont la France, après avoir lancé un appel au secours, deux jeunes athlètes afghans ont pu rejoindre Tokyo presque à temps. Si la taekwondoïste Zakia Khudadadi a pu concourir, le sprinteur Hossain Rasouli est arrivé trop tard pour les séries du 100 m, mais il a participé au concours de saut en longueur. Ni l’un ni l’autre n’ont remporté de médailles, mais ils ont pu vivre leur rêve jusqu’au bout. La clôture des Jeux pose maintenant la question de la suite pour ces deux jeunes sportifs – respectivement 18 ans et 26 ans – car ils ne peuvent plus retourner en Afghanistan.
- Le retour du sport adapté
Il avait été exclu des paralympiques pour tricherie de 2004 à 2012. Le sport adapté a fait son grand retour à Tokyo, pour le plus grand bonheur des Français Léa Ferney et Charles-Antoine Kouakou qui ont décroché de l’or au tennis de table et en athlétisme. Les sportifs en situation de handicap intellectuel sont toutefois restés minoritaires lors de ces Jeux. Ils ont représenté moins de 5 % des sportifs paralympiques. Les critères de sélection ont été durcis depuis le scandale des Jeux de Sydney en 2000, durant lesquels dix basketteurs, sur les douze de l’équipe espagnole médaillée d’or, étaient en fait des personnes valides. Cette année, les sportifs handicapés mentaux n’ont été autorisés à concourir que dans trois disciplines : la natation, le tennis de table et l’athlétisme.
- Omara Durand, sacrée reine des Jeux
Les Jeux paralympiques de Tokyo ont sacré Omara Durand reine incontestée de la vitesse. Après avoir remporté le 400 m, puis le 100 m, l’athlète, atteinte de déficience visuelle, est repartie avec l’or pour le 200 m. Depuis le début de sa carrière, cette Cubaine, qui a absolument tout raflé, complète ainsi son tableau de chasse. La sprinteuse doit aussi sa victoire à Yunior Kindelan, le guide qui court à ses côtés, mais aussi l’un de ses amis les plus proches.
- La Britannique Sarah Storey entre dans la légende
L’athlète britannique a marqué l’histoire de son pays à Tokyo en devenant la sportive britannique paralympique la plus titrée avec une 17e médaille d’or dans la course cycliste sur route (C4-5). Cet été, Sarah Storey a également remporté l’or dans la poursuite individuelle (C5) 3 000 m et dans le contre-la-montre sur route (C5). Passée de la natation au cyclisme, en raison d’otites chroniques, cette incroyable battante, née sans main gauche fonctionnelle, est désormais une légende alignant un impressionnant palmarès de 37 titres mondiaux dans ces deux sports de prédilection.
- Jessica Long, la collectionneuse de médailles
Cette nageuse a façonné ce mental de gagnante depuis sa plus tendre enfance. Sa vie est, depuis sa naissance, un combat. Née en Russie et atteinte d’une malformation congénitale, Jessica Long a été amputée des deux jambes à l’âge de 18 mois, après avoir été adoptée par un couple d’Américains. Pour sa cinquième participation aux Jeux paralympiques, elle comptabilise désormais 15 médailles d’or.
- Les adieux à la compétition de Marie-Amélie Le Fur
La présidente du comité paralympique et sportif français (CPSF), Marie-Amélie Le Fur, a fait ses au revoir à Tokyo en repartant avec une médaille d’argent en saut en longueur (catégorie T64). La championne, amputée à la jambe, est détentrice du record du monde du 400 m et de la longueur. Elle restera sur ses neufs médailles acquises en quatre olympiades. Elle quitte le stade mais pas le monde du handisport puisqu’elle reste mobilisée avec le CPSF pour l’organisation de Paris-2024.
- La Chine domine le tableau des médailles
Avec ses 207 médailles dont 96 en or, la Chine reste le maître incontesté de ces Jeux paralympiques. La 500e médaille d’or (d’été) du pays depuis sa première participation aux Jeux paralympiques de 1984 à New York a été célébrée en grande pompe. C’est le nageur sans bras Zheng Tao qui s’en est chargé, remportant l’or au 50 m nage libre (catégorie S5) complétant là sa collection de médailles d’or pour ces jeux (50 m au dos et 50 m au papillon et relais 4×50 m nage libre).
- Le triplé d’or en tennis fauteuil de Shingo Kunieda
À domicile, le Japonais Shingo Kunieda, remporte le simple messieurs en tennis fauteuil et devient une star au Japon. Cette victoire marque son troisième titre paralympique dans le simple masculin – il a remporté les médailles d’or consécutivement à Beijing en 2008 et à Londres 2012. Sa victoire à Tokyo lui permet de devenir le deuxième joueur de tennis en fauteuil roulant à remporter trois médailles d’or individuelles à des Jeux paralympiques. La seule autre joueuse à avoir atteint cet exploit est la Néerlandaise Esther Vergeer.
- Une médaille d’or malgré des pneus crevés
À moins d’une heure de la finale du 100 m (catégorie T51), le para-athlète belge Peter Genyn retrouve son fauteuil vandalisé. Trois pneus crevés et un cadre endommagé. Tous s’y mettent pour le réparer au plus vite, notamment des Néerlandais et des membres du service technique du stade. L’athlète fini par décrocher l’or. Il était reparti avec l’argent quelques jours plus tôt sur le 200 m.