Alors que les ventes de billets augmentent, les compagnies aériennes, notamment celles à bas prix, disposent de plus de visibilité sur l’avenir.
Le monde d’avant est de retour ! Ceux qui espéraient que, pour le bien de la planète, l’engouement pour les voyages en avion ne résisterait pas à la pandémie de Covid-19 en sont pour leurs frais. Depuis l’annonce, à la fin avril, par le président de la République, Emmanuel Macron, des mesures de déconfinement, les Français se ruent pour réserver leur billet. « C’est énorme ! », se frotte les mains Nicolas Hénin, directeur général adjoint chargé du commercial et du marketing de Transavia, filiale à bas coût d’Air France.
« La reprise est très nette depuis début mai et en accélération constante », se réjouit-il. Chez Transavia, « le taux de réservation est nettement supérieur à celui de 2019, la dernière année avant la crise, de 40 % à 50 % », souligne-t-il. Le rebond de l’activité profite à plein à la compagnie low cost d’Air France. A l’occasion du dimanche de l’Ascension, elle a opéré 173 vols. Un record depuis sa création, en 2007. Dans les jours qui ont suivi l’intervention présidentielle, entre 15 000 et 20 000 ont été vendus chaque jour.
Pour le coup, la compagnie reconnaît avoir bien anticipé le boom de la demande. « Nous avons fait assez tôt le pari de mettre un niveau élevé de capacités en juillet et en août », explique M. Hénin. En pratique, Transavia a activé la totalité de sa flotte, portée de quarante à quarante-huit appareils pour l’été. Trois pays, la Grèce, le Portugal et l’Espagne, qui ont ouvert à nouveau leurs portes aux touristes, concentrent l’essentiel des réservations. Pour l’Espagne et la Grèce, Transavia a augmenté sa capacité, c’est-à-dire son offre de sièges, respectivement de plus de 50 % et de plus de 40 % par rapport à 2019. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à parier sur le retour des passagers. La compagnie low cost espagnole Volotea a annoncé, mardi 1er juin, qu’elle augmentait de 30 % son offre estivale.
La prudence reste de mise
Air France ne veut pas rater son été et compte être « agile », signale Olivier Piette, directeur du programme. C’est-à-dire mettre ses avions là où veulent aller les passagers. La compagnie a fait « de gros paris », prévient M. Piette. L’Afrique, « qui marche très bien », mais aussi les Caraïbes, l’océan Indien et les Etats-Unis. « Nous sortons les avions des hangars », assure le directeur du programme, qui prévoit 63 % de capacités en juillet et août sur le long-courrier et jusqu’à 85 % de capacités en moyen-courrier.
Par Guy Dutheil – Le Monde