Après seize ans de domination démocrate chrétienne, les sociaux-démocrates et les Verts se disputent le leadership aux élections fédérales du 26 septembre prochain. En France, les gauches fondent de grands espoirs dans ce changement de cap.
C’est un classique de la politique en France, mais on y revient toujours. L’exemple allemand. D’autant que, entre les élections législatives outre-Rhin du 26 septembre et la présidentielle française d’avril 2022, il y aura sept mois à peine. Alors, à gauche, on surveille de près les dynamiques de cette campagne particulière, qui doit signer la fin de seize années d’exercice pour Angela Merkel et peut-être aussi de la domination des démocrates chrétiens de la CDU.
Côté écologiste, on revendique d’avoir fait coïncider la primaire (résultat le 29 septembre) et les élections fédérales allemandes. Un « rendez-vous crucial », estime Julien Bayou, pour qui les Grünen sont un « parti frère, avec les écolos belges ». A l’été 2020, « les victoires de nos maires leur servaient de combustible, d’élan », raconte-t-il. En septembre, ce sera l’inverse, espère-t-il. « Il y a des écolos au pouvoir dans une majorité de gouvernements européens, souvent en position minoritaire mais présents, rajoutez une position charnière pour [la candidate] Annalena Baerbock, chancelière ou vice-chancelière en Allemagne, cela démontrerait que la vague verte n’est pas une vague mais une lame de fond », explique-t-il.
Et dans les équipes des candidats à la primaire écologiste, on dresse parfois des parallèles avec Mme Baerbock. Dans le camp Jadot, par exemple, on explique que, si elle a été choisie comme candidate, c’est aussi pour sa notoriété : « Les Grünen ont donc naturellement fait le choix de la personne la plus haute dans les sondages et qui était la plus connue. Normal quoi. »
Le PS espère le retour du SPD
Pour Jens Althoff, responsable du bureau parisien de la fondation Heinrich Böll, proche des Grünen, la concomitance des élections fait écho à l’urgence d’une meilleure coopération franco-allemande pour le climat. « Pour parvenir à une Europe neutre en carbone en 2050, il faut un couple franco-allemand qui pousse à l’exemplarité, ce qui n’est pas du tout le cas pour le moment. »
Par Julie Carriat – Le Monde