Déforestation : Casino sommé de traquer le bœuf illégal qu’il vend en Amérique du Sud

Onze organisations ont envoyé une lettre de mise en demeure au groupe français, prélude à une assignation en justice. Elles lui reprochent de ne pas être assez vigilant vis-à-vis de la viande vendue dans ses magasins du Brésil et de Colombie.

Parce qu’il y a urgence à éteindre les flammes qui dévastent l’Amazonie, onze organisations de défense de l’environnement et des droits humains se sont associées en une coalition internationale. Elles veulent faire avancer depuis la France la lutte contre la déforestation et l’accaparement de terres des peuples autochtones du Brésil et de Colombie. Dans leur ligne de mire se trouve le distributeur Casino. Le groupe de Saint-Etienne devrait recevoir, lundi 21 septembre, une mise en demeure signée de leurs avocats, Sébastien Mabile et François de Cambiaire.

Si Canopée, Envol vert, Mighty Earth, Notre affaire à tous, Sherpa, ainsi que six organisations représentant des peuples autochtones de Colombie et du Brésil s’unissent pour cibler Casino (qui compte des enseignes comme Monoprix, Franprix, Leader Price, Naturalia), c’est que ce dernier est aussi très présent en Amérique du Sud. Il y réalise près de la moitié de son chiffre d’affaires, grâce à sa filiale GPA (enseignes Pao de Açucar, Extra, Assai, Compre Bem), qui comprend plus de mille points de vente au Brésil et y occupe 15 % des parts du marché, ainsi qu’à Exito en Colombie, qui détient le double de magasins.

Système de blanchiment

L’élevage extensif de bœuf est la principale cause de destruction des forêts dans ces deux pays, rappellent les ONG, à l’appui de nombreux rapports publiés depuis une dizaine d’années. Or, elles mettent en cause la fiabilité de l’origine du bœuf vendu dans les magasins du groupe outre-Atlantique. Elles s’appuient en particulier sur l’enquête de terrain d’Envol vert, réalisée à partir d’échantillons de viande, avec le collectif de journalistes et de chercheurs du collectif Reporter Brasil, et rendue publique le 30 juin. Ce rapport décrit un système de blanchiment : une partie du bœuf commercialisé provient d’abattoirs alimentés par des élevages certes officiels, mais qui revendent eux-mêmes du bétail provenant de plusieurs fermes aux pratiques illégales. Certaines sont frappées d’un moratoire pour avoir étendu leurs pâtures dans des proportions ou dans des zones interdites, en incendiant les espaces naturels alentour, ont commis d’autres infractions environnementales ou bien sont accusées de s’être livrées à l’invasion de terres indigènes, voire à du travail forcé.

Par Martine Valo – lemonde.fr

ميادين | مرآة المجتمع، ملفات، تحليلات، آراء وافكار و رسائل لصناع القرار.. صوت من لا صوت له | الإعلام البديل

Check Also

Kamala Harris releases medical report, drawing contrast with Donald Trump

United States Vice President Kamala Harris, the Democratic presidential nominee, released a letter from her doctor that pronounced her in “excellent health” and fit for high office, in an effort to draw a contrast with her counterpart, Donald Trump.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
28 + 17 =