L’acteur américain Will Smith a décidé de démissionner de l’Académie des Oscars après la gifle qu’il a assénée à l’humoriste Chris Rock en pleine cérémonie de remise des prix. Le conseil d’administration de l’institution avait entamé des poursuites disciplinaires à son encontre.
Sous le coup d’une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l’humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé, vendredi 1er avril, sa démission de l’organisation qui décerne les prestigieux trophées.
« Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables », écrit Will Smith dans un communiqué.
« La liste de ceux que j’ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux » devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l’acteur, âgé de 53 ans.
« Je démissionne de mon poste de membre de l’Académie des arts et sciences du cinéma et j’accepterai toutes les conséquences que le conseil d’administration estimera appropriées », assure-t-il.
C’est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d’une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l’esclandre dimanche soir.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l’œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans « La Méthode Williams ».
« J’ai trahi la confiance de l’Académie. J’ai privé d’autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J’ai le cœur brisé », regrette-t-il dans son texte.
Roman Polanski et Harvey Weinstein déjà exclus de l’Académie
Dans une lettre aux membres de l’Académie, les dirigeants s’étaient dits « scandalisés » par l’incident, déplorant que la cérémonie « ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d’un candidat sur scène ».
Le conseil d’administration a entamé des poursuites disciplinaires à l’encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d’éventuelles sanctions, laissant à l’acteur un délai d’au moins 15 jours pour « être entendu au moyen d’une réponse écrite ».
Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l’organisation figurait la suspension ou l’exclusion de l’Académie, qui compte près de 10 000 membres.
Des voix s’étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar, mais d’autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d’Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n’avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l’Académie.
Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock, qui ont selon lui sauvé la soirée. « C’est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle », a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.
Après avoir été giflé, l’humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Chris Rock avait ensuite préféré jouer l’apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste.
« Cela nous a d’une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire », a souligné le producteur.
Chris Rock s’est pour la première fois exprimé sur l’incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston.
« Je suis encore en train de digérer ce qui s’est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle », a-t-il dit.
World Opinions Avec AFP