Les raisons de la résistance des transferts des MRE à la crise sanitaire

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu une baisse de 3% à fin juillet en dépit de la crise sanitaire liée au coronavirus. En voici les raisons.

Plusieurs raisons expliquent cette résistance inattendue des transferts des MRE à la crise. Iñigo Moré, enseignant à Berkley et fondateur de REMESAS.ORG, estime que cette baisse de 3% enregistrée à fin juillet n’est pas du tout surprenante. « Les statistiques du mois d’août seront encore plus positives », déclare-t-il à Médias24. Il fait une analyse de l’évolution des transferts vers le Maroc. Il dégage deux phases distinctes : celle du confinement en Europe et celle de l’après confinement.

« En mars et avril, les transferts des MRE ont connu une forte chute. Mais ce n’est pas en raison d’une crise de la demande, mais essentiellement à cause de la fermeture des centres de transfert d’argent, décidée par les autorités des pays européens. Il était donc tout simplement difficile de transférer de l’argent. Je parle des réseaux de proximité qui ont pratiquement tous fermé, et c’est justement là où l’essentiel des transferts d’argent se fait », explique-t-il. C’était la période de confinement total.

Les transferts des MRE ont enregistré une hausse juste après la réouverture de ces réseaux. Ainsi, la tendance a connu une grande inflexion à partir du mois de mai selon l’office des changes. La baisse était de -1,6% en mai. À partir de juin, il y a eu des progressions à deux chiffres : +21,8% en juin et +14,2% en juillet, ce qui a permis de réduire à 3% à fin juillet la baisse enclenchée à partir du mois de mars.

Selon M. Moré, deux autres éléments expliquent l’explosion des transferts à partir de juin. Il y a « l’effet de non-retour ». « Chaque année, il y a plus de 2 millions de Marocains qui rentrent au pays avec des cadeaux et de l’argent qu’ils distribuent à leurs familles. Puisqu’il n’y a pas eu de retour cet été, ces cadeaux ont été remplacés par des transferts d’argent », explique-t-il. Il y a également l’impossibilité des flux informels qui ne rentraient pas avant dans la statistique officielle des transferts.

L’expert alerte par ailleurs sur une rechute des transferts à partir du mois de septembre. « C’est un cadeau estival dont le Maroc a profité, mais il ne faut pas compter sur la poursuite de ce trend. À partir de septembre, les transferts vont reprendre une tendance baissière », affirme-t-il. Pour atténuer un tant soit peu les effets, il propose d’abroger les monopoles dans le secteur des transferts d’argent. « Si on octroie plus de licences et qu’on ait des milliers d’opérateurs, le coût baissera et ça encouragera les gens à transférer plus. Le digital peut aussi jouer pour que les transferts soient moins couteux. C’est le moment d’agir sur cette question au niveau mondial », suggère-t-il.

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